Scène classique au zoo : le moustizèbre doit faire quelque chose, je lui répète deux millions de fois de le faire, quand enfin il s’y met il fait les choses sans y penser et se retrouve avec au choix, un tee-shirt à l’envers, du dentifrice dans les cheveux, une pile de bouquins qui s’effondre …
Exaspérée par la situation, je m’exclame :
– Mais ce n’est pas possible, tu es pfffff ! (l’exaspération m’en fait perdre mon latin)
Et lui de me répondre :
– je sais, je suis pffff !
D’une situation d’énervement (récurrente), d’un désarmement parce que je ne sais pas comment lui enseigner que cela va souvent plus vite de faire les choses lentement au bon moment que rapidement dans l’urgence, il s’est trouvé une définition. Il pense qu’il est pffff.
Alors que le moustizèbre est tout sauf pfff, il est gentil, il est malin, il est attentionné, il est juste (je vous rassure, il est chiant aussi). Je lui ai dit mais je sais que si demain la situation recommence ( et cela arrivera), je suis capable de redire : tu es pfff et alors tout mon discours pour lui démontrer que non, ne tiendra plus.
Les enfants n’ont pas ce recul vis à vis du langage que peut avoir un adulte et il faut que je soigne le mien pour préserver au mieux mes mousticks.