Comment partir dans une course éperdue contre le temps, contre le destin tout en restant dans son canapé ? Il suffit de se plonger dans le livre Une femme fuyant l’annonce de David Grossman.Résumé :
Ora, une femme séparée depuis peu de son mari Ilan, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle tant redoutée : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d’envergure » de vingt-huit jours dans une ville palestinienne. Comme pour conjurer le sort, elle décide de s’absenter durant cette période : tant que les messagers de la mort ne la trouveront pas, son fils sera sauf. La randonnée en Galilée qu’elle avait prévue avec Ofer, elle l’entreprend avec Avram, son amour de jeunesse, pour lui raconter son fils. Elle espère protéger son enfant par la trame des mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier.
J’ai tout simplement adoré ce livre. Le rythme de l’écriture est celui de la randonnée : laborieux tout d’abord le temps de trouver ses marques, puis léger, enjoué comme les marcheurs qui ont trouvé leur rythme, qui se sont retrouvés et enfin précipité parce que l’on touche, parce qu’enfin on saura. Après certains passages, j’avais des courbatures, j’étais essoufflée, comme si j’avais moi-même grimpé en haut de cette montagne. Et puis à d’autres moments, je dévorais les lignes comme eux dévoraient les kilomètres. La justesse avec laquelle l’auteur traite les sentiments de Ora en tant que mère, en tant que femme, en tant qu’amie est parfaite. Je me suis retrouvée à travers ses mots, j’ai été touchée, j’ai été marquée. C’est un très beau livre !
Ce livre m’a accompagnée ces derniers temps, c’était mon moment à moi de la journée. Parce que nous sommes des Mamans mais pas que !, n’est-ce pas Céline ?