Je ne me souviens plus par quel détour dans une conversation le ouistiti a commencé à me parler de son copain F. Il en parlait avec enthousiasme et je lui ai demandé où il l’avait rencontré. Sa réponse m’a surprise : « C’est mon ami imaginaire. » .
Personnellement, je n’ai aucun souvenir d’ami imaginaire, le grand Lion non plus et le moustizèbre, s’il en a eu, ne nous en a jamais parlé. Alors évidemment cette révélation m’a étonnée. Mais j’ai trouvé sa présentation très claire et très lucide : F. est son ami imaginaire qu’il est le seul à voir. F. vient lui rendre visite le soir et lui tient compagnie quand il est réveillé. Ils discutent des différents projets du ouistiti, F. le conseille sur les plans de ses constructions. Si F. me permet d’avoir des nuits complètes et des réveils un peu plus tardifs, il est juste parfait.
J’ai fait quelques recherches pour en savoir un peu plus sur les amis imaginaires. J’ai ainsi appris que c’est très courant et aucunement inquiétant, un peu comme un doudou. Je souhaite lui laisser ce jardin secret et donc j’essaye de ne pas l’interroger à ce sujet. Je me permets en revanche de dire au ouistiti de saluer F. de ma part, quand je l’entends lui parler. Mais c’est vraiment drôle de l’entendre avoir une conversation avec lui ; identique à une conversation téléphonique, elle a une cohérence toute relative, parce qu’il me manque la moitié des données. Cette verbalisation de son imagination m’offre une nouvelle vision de l’enfant qu’il est, et ce que je vois me plait (je sais je ne suis pas objective).